Le SSM Ulysse vous invite à une journée de réflexion “Quelle thérapie possible avec interprètes ?” -29/11

Vous commencez à recevoir des personnes allophones avec interprètes ? Vous estimez difficile le travail thérapeutique avec interprètes ? Vous pratiquez et défendez l’intérêt de la thérapie avec interprètes ?

 

La Région bruxelloise est une région cosmopolite, dans laquelle le nombre de langues parlées n’a cessé d’augmenter (104 langues dénombrées).

Les demandes d’aide en santé mentale émanent de plus en plus souvent de personnes dont la langue maternelle est autre que le français ou le néerlandais.

De plus, la différence linguistique est inscrite institutionnellement en Belgique, ce qui explique notre parti pris de réfléchir à l’usage des interprètes dans le soin, dans les 2 langues officielles de la région bruxelloise statutairement bilingue.

Pour tenir compte de cette évolution, la santé mentale sera amenée à avoir recours de plus en plus souvent à un interprète dans l’espace thérapeutique.

Pourtant, les thérapeutes émettent encore souvent des réticences à travailler avec des interprètes.

Ils témoignent d’un certain embarras, craignent des pertes dans la  précision des mots, au niveau du rythme, de la scansion de l’entretien et s’interrogent sur l’accès à la vérité du sujet, quand on ne partage pas le même univers symbolique.

Pourtant, permettre à la personne qui le souhaite de s’énoncer dans sa langue maternelle nous semble essentiel pour établir un lien de confiance. Cet accueil donne la reconnaissance et la dignité à la personne. Cela est évidemment indispensable pour qui a vécu des expériences désubjectivantes lors de l’exil mais également pour tous les sujets mis à  mal par le social que nous rencontrons.

Pour nous, travailler avec interprètes est la manifestation d’une éthique du travail thérapeutique, qui veut que nous répondions présent à l’appel du sujet en détresse que nous avons en face de nous.

« Ce que je cherche dans la parole, c’est la réponse de l’autre. Ce qui me constitue comme sujet, c’est ma question »1. La parole signifie une interpellation et une demande, au-delà de l’objet demandé. La seule présence de l’interprète, avant même tout échange de paroles, avant toute traduction réussie ou non, traduit notre acceptation d’être un lieu d’adresse à ce désir de se faire entendre. Elle signifie également que notre écoute sollicite cette parole engagée du sujet et invite à son déploiement. C’est à l’exploration des richesses et particularités de cette pratique de travail à plusieurs que nous vous invitons.

1 J.Lacan. 1966, p.299.

Programme

Inscriptions

 

La journée sera bilingue français/néerlandais en traduction simultanée.
Maison des Associations Internationales
Rue Washington, 40 – 1050 Bruxelles
Grâce au soutien de la FRB et en collaboration avec le Service de Santé Mentale agréé par la COCOF

 

Updated: 26 novembre 2018 — 16 h 50 min
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